G
Dans le ciel creux les gypaètes
 se frottent aux nuages gonflés
 leur bec est bleu comme un péché
 fondant au seuil des gynécées
leurs serres accrochent dans le cuir
 Les guiches des vierges effilées
 dans leurs lambeaux saignants de gueuse
 et la gueusaille picorée crie
dans l’éther fou les froissements
 des guillotines grivelées
 cachent les cous de nattes ailées
 comme un tonneau de sang bouché
leurs traces écrites sous le vent
 font de la bave de grimaud
 un poudrier de croûtes grises
 bouffées par la nuit coprophage
haillons de grègues anachroniques
 jupons de peaux au bord des graves
 mémoire horrible gravelure
 tétée de doux lait graveleux
le chapeau jaune de la brune
 traîne sa queue sur les collines
 comme une longue gravelée
 le jus gourmand des hauts rapaces
gourmade d’or dans la montagne
 femmes groggy que la goule happe
 gotons à qui les hommes songent
 raie d’huile molle du gommeux sec
la soie de l’ombre fout la frousse
 et les culs d’hommes figurés
 nus sur le tour des goguenots
 fuient dans les gouffres de matière
II
Dans le nid creux des gypaètes
 les duvets ronds d’oeil acéré
 godaillent en cercles concentrés
 sur les dépouilles efféminées
leur saga secoue fort
 les humeurs et la cage des hommes
 qui bafouillent des bribes d’éclairs
 et jettent aux oiseaux des gobilles
dans l’éclat mou des bavaterres
 le rire hachant des volatiles
 grésille et le désert blanc fume
 au lieu dit touffe de gluau
leur gorge gavée de bidoche
 serpente à la gueule du loup
 étique et maigre comme un coutre
 titubant vert sur les glissoires
marée de plumes qui glatit
 coulée du vent de la glaisière
 chute hurlement sur le glacis
 bal éclatant de la glabelle
le chant givreux de la pluie fauche
 les feux fragiles de la femme
 et la nuit broute à ses oreilles
 des chapelets de girandoles
brisure de fond amère des gilles
 fanées de la gibbosité
 bêches affouillant de géorgiques
 fées de dessous bleues géminées
les plaies de gélivure attisent
 le craquement des proues gélives
 et l’avalanche huppée des croupes
 ensevelira les gavots
III
Dans le corps creux des gypaètes
 les chocards piquent des fantômes
 et le gaulis des mains des hommes
 abat des morceaux de plumier
leur poids de mort gaufre la boue
 comme un obus dégoupillé
 comme une gerce écrabouillée
 comme un baiser de macchabée
dans le cratère de la gâtine
 les bulles avortent tout le temps
 les rides étalent tout le sang
 les souilles étreignent le ciment
l’heure est à la galimafrée
 l’heure est aux croix sur le galgal
 l’heure est aux champs de galandages
 l’heure est à cru dans le gâchis
lundi 16 mai 1977
