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K

Dans le poussier jaune des plaines
le ksar égrène son image
en ksour vibrés de Sahara

sous le soleil fumeux d’arène
les puits basculent dans le sable
jusqu’à la lune

et la nuit verse tout son givre
et l’ombre passe tout son blush
sur les kroumirs des vagabonds

haillons de kraks et de croix noires
crânes raz couronnés de kouglofs
poissons de bois de larmes pétrifiées
à l’angle aigu des koubbas de prophètes
sous le clin bleu d’une étoile sudiste

les korrigans font des valses muettes
et l’épave râpée d’une fille diaphane
s’engloutit dans le feu des étraves

la bouche mâche des fruits de kolatier
lèche des flaques de mirages
happe l’éclat des diamantines
des pierres charriées sous les aisselles
baise la peau d’or des kobolds
gruge les chiens crépusculaires
geint sous les raies du knout solaire

c’est l’aube au pied de la mer blanche
la langue épate les mâchoires
et l’oeil se peint des kinkajous
la boule avale l’eau du corps
rouge au dedans comme au dehors

et le vent crisse dans les femmes
cousues de chants cousues de blâmes
cousues dans les draps et le kief
cousues les paupières de kohol

cousues les joues de kaolin
cousues dans la trêve des kans
cousues les bâches à la beauté
n’est plus que trace et souvenirs
lambeaux fichus de kakochnicks
histoire soufflée dans la poussière
vague et bouffée de baisers ronds
source et voilier d’amour en orgue
kakémono de la mémoire

femmes au dessus de la kacha
toutes mortelles dans la poudre
toutes immortelles dans mon encre

mardi 31 mai 1977

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