CREPUSCULE FERROVIAIRE
I
Le soleil roule ballon blanc
derrière les longs filets de bois
il court après le train de luxe
pour lui noircir ses flancs au feu
II
ses cheveux jaunes l’ont touché
et la machine est ronde ou grise
une divagation d’acier
une hallucination d’étoiles
fait fumer l’angle de son nez
III
un cumulus accourt alors
bondi du dos du Luxembourg
comme un boa gomme une bombe
le melliflu ventripotent
engloutit cru le ballon blanc
IV
et le glouton céleste explose
un lent bouquet de pluie de choses
un éclaboussement du jour
un jeu d’ombrelles fait de sang
V
et puis sans crier gare enfin
la nuit se jette sur le train
EPILOGUE
ainsi que le bégaie la fable
la mort achève les train-train
samedi 12 mars 1977