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L’ETOILE DU NORD

Dix sept heures quarante deux
le train lâche ses chaînes
le train quitte sa niche

hoquetant
cliquetant

le train troue la cité
la chenille broyeuse
le boa métallique
le rosaire gris du rail
grille comme une flamme
les traînées de l’acier

ogrement
crânement

le Trans-Europ-Express
mâche les kilomètres
une unique bouchée de ferraille
uniquement de parallèles
ouvertes à l’Etoile du Nord
qui coupe en deux la peau des champs
les vagues vertes du couchant
et les serpents de la marée chaussée

franchement
tranchement

le train qui file comme un loup
dans l’incendie du jour usé
à travers tant d’identités
ne s’effraie pas de l’arrivée

ronronnant
rondement

le train ronge sa route
sa route jumelée
sa paire de garde-fous
et s’en fout

vendredi 11 mars 1977

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