LES CHARMEURS DE NAJAS
Les charmeurs de najas ont la flûte à la bouche
et des ventouses aux doigts pour éventrer le bruit
d’où comme un tripier mou la musique jaillit
leur regard est si doux qu’un monstre s’y pendrait
de la nue à la boue comme une lie d’orage
pour un creux de bambou de salive volage
le venin dans la bave éparpille sa mort
et le jour se détend comme une peau percée
à l’amour à l’écran de l’écaille en panier
le cercle doucement d’âmes autour se décolle
et les choeurs de najas soufflent des airs et piquent
les étoiles tombées des manèges cosmiques
mardi 9 octobre 1979