AFROSAXO
Plus de sornettes
la anche en bois du saxophone
étire le vent venu du coeur
dans les trous faits de la sagaie
et les oiseaux gris d’okoumé
à la queue rouge psittacisent
et les buissons dans le fourré
s’embrasent et cernent la forêt
des cris de bois des pas de fêtes
des chants secrets de faille où l’homme
fertile y jette avec ses larmes
le sang futur de la terre sienne
le vrai corps souffre
de vraies souffrances
la panthère mord la peau des branches
et l’arbre à mort s’écroule en planches
le bateau toux de roues qui moussent
arpente au sifflet les grands fleuves
où l’ange en soie du saxophone
étire le temps venu d’ailleurs
mardi 23 octobre 1979