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LE TOUAREGUE

Le touarègue n’a plus d’eau
le cou très sec
les larmes jaunes
les bosses creuses de sa bête
et ses genoux qui se décharnent

le touarègue de la lune
la langue mauve et bouche noire
la tête rouge et l’oeil en sable
se creuse à l’ombre des soleils
dégringolés sur les arêtes

le touarègue rêve encore
la mémoire folle de ses coiffes
les femmes bleues comme le sang
les puits de terre où les chants coulent
les routes creusées de son corps

le touarègue va mourir
le front usé par les mirages
le regard sourd et les doigts gris
les poches pleines de ses râles
que le vent couvre de désert…

samedi 24 août 1974

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