« J’AI MAL J’AI MAL DE MINAMATA »
La fiente des usines a fabriqué des fous…
Mercure gave la mer bave sur les pêcheurs
des cris des vagues et de la joie pourrie
des yeux d’abîme où la peur se faufile
et des enfants malades qui vomissent
le village blanchi comme une peau de vache
traîne ses voix brûlées ses macreuses désertes
les femmes sont penchées sur des visages morts
une faille qui tremble
les aubes dans les nuits sont devenues géantes
il y a trop de temps que la douleur grignote
après les os l’amour
il y a de la boue dans la bouche qui saigne
doucement de la haine
…et puis un aléa dans les livres d’histoire
à connaître par coeur
mardi 25 février 1975